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PFAS ; après plus de 18 mois d’attente – lancement du biomonitoring PFAS à Beauvechain

📢 PFAS, lancement d’un biomonitoring à Beauvechain ce 30 juin au conseil communal : l’intérêt général va-t-il enfin triompher ?

Depuis novembre 2023, le dossier PFAS à Beauvechain est en mode “couveuse” : « Dormez tranquilles, tout va bien, l’eau est potable »… Alors que tous les résultats montrent qu’il est nécessaire de suivre notre situation de manière très attentive. Impossible d’y voir clair : l’ancienne majorité communale n’a pas fait toute la lumière sur le dossier. Peut-être que l’arrivée du nouveau ministre et des nouvelles majorités communales permettra enfin de faire bouger les choses ?

Réactions suite à la conférence PFAS du 24 juin à Ramillies (en présence de cinq élus de la commune). La conférence organisée ce lundi 24 juin par le groupe Écolo à propos des pollutions aux PFAS et des solutions envisageables pour l’approvisionnement en eau potable suscite des réactions et besoins de clarification importants.

🧪 1. Une solution individuelle déjà éprouvée rejetée par Écolo : ce n’est pas responsable !

Il est regrettable de constater que certains orateurs ont remis en cause la solution d’osmose inverse individuelle, alors même qu’il s’agit aujourd’hui d’une des seules réponses concrètes à l’absence de filtration efficace dans les réseaux publics d’eau. (C’est d’ailleurs dans les années 1990 que cette solution a été déployée à grande échelle aux États-Unis, en réponse à des problématiques similaires, il y a plus de 30 ans.)

L’argument selon lequel ces dispositifs propageraient des microparticules de plastique est infondé : les matériaux utilisés sont certifiés pour un usage alimentaire, et plusieurs études ont confirmé l’efficacité et l’innocuité de ces systèmes.

Contrairement aux chiffres alarmistes évoquant “des centaines de milliards d’euros”, une installation domestique coûte entre 300 et 500 € par point d’eau (par exemple un robinet de cuisine). Il faut prévoir, selon la consommation, un filtre à changer annuellement, environ 50 €.(1) soit 400.000.000 d’euros à l’échelle de la Wallonie !

📉 2. Une étude d’incidences insuffisante à Beauvechain

Dans le cadre de l’enquête publique sur les filtres à charbon actif de la SWDE à Beauvechain :

Les enquêtes publiques pour l’installation de ces filtres ont été réalisées après leur mise en place, dans une logique de régularisation. Cela ne justifie en rien une approche approximative.

Il est inacceptable que seule une notice d’incidences (rédigée en interne par la SWDE) tienne lieu d’analyse environnementale, alors que l’opérateur a déjà démontré son manque d’anticipation et de prévoyance. Les informations sur la pollution aux PFAS et autres perturbateurs sont connues depuis plus de 30 ans.

Nous exigeons que, pour la deuxième enquête publique sur l’unité de traitement de Nodebais, une véritable étude d’incidences environnementales soit commandée à un bureau indépendant, comme le prévoit la législation pour des impacts potentiellement significatifs.

Il est essentiel que l’installation de ces filtres soit réalisée de manière optimale, et que les acteurs préoccupés par la pollution de notre eau s’impliquent davantage dans ce dossier. Lors de l’enquête publique, aucune instance locale n’a pris position, ni transmis d’avis : c’est inquiétant.

Le groupe Écolo (comme les autres) devrait saisir ces occasions démocratiques pour apporter une véritable plus-value.

🗺️ 3. Cartographie de la pollution : un silence injustifié (qui se cache derrière le “secret défense”)

En mai 2024, le commandant de la base aérienne de Beauvechain annonçait que la cartographie des zones polluées était finalisée. Un an plus tard, cette cartographie n’est toujours pas rendue publique.

Pourtant, des réunions techniques ont eu lieu, ce qui rend cette rétention contraire à la Convention d’Aarhus, qui garantit l’accès à l’information environnementale.

Une cartographie détaillée identifie les sources des pollutions, les zones affectées et les solutions envisageables. Il est plus que temps de disposer d’un véritable plan de dépollution : il faut traiter le problème à la source. Plus nous tardons, plus les polluants continueront à se diffuser dans notre environnement.

🏛️ 4. Lancement d’un biomonitoring à Beauvechain. Motion PFAS au Conseil communal : il est temps de dépasser les clivages

Nous rappelons que :

• En 2024, une motion similaire portée par le conseiller Éric Evrard avait été rejetée, y compris par le groupe Écolo ;
• Une interpellation citoyenne sur ces questions n’a pas été suivie d’effet.

Une nouvelle motion est présentée ce 30 juin. Pour qu’elle aboutisse :

• Elle doit être préparée conjointement avec la majorité communale, afin d’éviter un vote de la majorité contre l’opposition. Ces enjeux ne peuvent plus attendre.
• Écolo doit garantir une majorité pour ce vote, sans quoi il ne s’agit que d’une stratégie de communication destinée à masquer près de deux années d’inaction.

À l’image d’autres communes (comme Tubize, dont la majorité est libérale), Beauvechain doit s’imposer comme un acteur politique volontaire face à l’inaction du Gouvernement wallon. L’argument du manque de budget n’est pas pertinent : il s’agit ici de santé publique, de prévention et de protection de notre environnement.

👶 5. Protéger les populations vulnérables, ici et maintenant

Enfin, il est urgent d’émettre des recommandations explicites pour que :

• Les femmes enceintes et les enfants de moins de trois ans (la période dite des 1000 premiers jours) ne boivent plus cette eau de distribution, en attendant une solution structurelle ;
• Un effort particulier soit consenti en faveur des familles n’ayant pas les moyens d’acheter un osmoseur, afin d’éviter que l’injustice environnementale ne se double d’une injustice sociale.

Il en va de même pour les populations vulnérables : personnes âgées, malades, etc.

🔁 Mobilisation citoyenne et commission d’enquête parlementaire

Nous appelons à une large mobilisation citoyenne, sans clivage, pour :

• Obtenir une transparence totale sur la pollution et les moyens d’y répondre ;
• Imposer des solutions urgentes et durables pour la santé de toutes et tous.

🔗 Guides et fiches – des bonnes pratiques, 👥 Un message de la SSMG et de la Commission communautaire commune

🎥 Reportage sur d’autres perturbateurs

Vu les dysfonctionnements dans ce dossier, il semble désormais nécessaire d’ouvrir une commission d’enquête parlementaire pour faire toute la lumière sur ces manquements : réglementation, mise en place des tests, suivi de la potabilité, risques sanitaires, modèle économique, structure des intercommunales impliquées, rationalisations nécessaires, etc.

Il est temps d’agir avec courage.

27 juin 2025 – Martine Haddad, Présidente, Citoyens1320 ASBL

Courrier adressé aux 19 élus de Beauvechain ce 27 juin 2025

📧 Conseillers communaux : Lien vers la composition du conseil communal

(1) Si le problème est envisagé à l’échelle de la Wallonie, des économies d’échelle sont possibles : avec deux millions de foyers, on pourrait acquérir un osmoseur autour des 200 €. Cela représente 400 millions d’euros – et non pas des centaines de milliards, comme avancé lors de la conférence.

Les affirmations avancées par les conférenciers visent manifestement à défendre un modèle de distribution centralisé qui ne garantit plus la qualité de l’eau.

De plus, les osmoseurs filtrent bien d’autres polluants que les PFAS : c’est donc un véritable avantage et un gage de sécurité pour la population. Si on amortit les coûts d’installation et d’entretien, cela revient à environ 2 à 3 € par mois pour une personne seule, et 4 à 5 € pour une famille. Cela confirme que c’est quasiment la seule solution possible à brève échéance